"Autoportrait mère et fille." © Julie CAUDAN (2024)
Ancienne journaliste et mère d'Anaëlle, née en 2013 avec une grave maladie génétique, Julie Caudan a fondé l'association Les Yeux qui Piquent pour aider à faire évoluer, grâce à la photographie, le regard que nous portons sur les personnes en situation de handicap (et plus largement "différentes").
Les Yeux qui Piquent ?
Oui, parce qu'il faut parfois accepter de ressentir un peu d'inconfort pour appréhender certaines réalités, surtout lorsque celles-ci nous mettent mal à l'aise et nous confrontent à certaines peurs. Accepter ce petit laps de temps où les yeux nous piquent de ce qu'ils voient, c'est se laisser la possibilité de s'y accommoder, et peut-être, alors, de commencer à voir les choses autrement...
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'environ 1,3 milliard de personnes dans le monde sont atteintes d'un handicap important : un être humain sur six ! Il ne s'agit donc pas d'un sujet marginal qui concernerait une poignée de malchanceux, mais bien d'une sacrée problématique. Universelle. Politique. Le handicap interroge notre rapport à la norme (et donc à la culture dominante et aux valeurs qu'elle véhicule), à la vulnérabilité (et donc à notre propre finitude). Il met en lumière les pires inégalités, et souligne notre profond besoin de solidarité. Souvent, il témoigne d'atteintes graves à l'environnement ou de la barbarie de la guerre. Qu'on l'aborde sous l'angle de l'expérience individuelle ou collective, c'est un sujet difficile mais passionnant qui, photographiquement, peut-être exploré de toutes les façons possibles.
En tant qu'association, notre ambition est double : œuvrer à la diffusion de séries photographiques qui traitent de la question du handicap auprès du grand public, et soutenir financièrement la création de nouvelles œuvres exigeantes - avec toujours à cœur le souci d'associer les personnes concernées au processus tant créatif et que curatorial.
"Kinshasa, République Démocratique du Congo. Ces musiciens, devenus handicapés après avoir contracté la poliomyélite lorsqu'ils étaient enfants, ont décidé de créer leur groupe, "Handy Folk International". Auparavant contraints de mendier pour survivre, ils vivent désormais de leur musique." © Pascal MAITRE (2012)
Merci aux ami.e.s de la première heure :
Marianella BARTH, ancienne cheffe de service éducatif. Secrétaire et chargée des partenariats.
Raphaël BLASSELLE, photographe, enseignant à l'école de photographie CE3P à Ivry-sur-Seine (94).
Hélène BONTEMPS, directrice adjointe du Pôle des publics au Théâtre de la Commune à Aubervilliers (93). Membre fondateur, trésorière.
Caroline FAUREL, intervenante pair au sein de l'association Constellation à Nantes, ancienne présidente de l'association Loisirs Pluriel et aidante de son fils polyhandicapé.
Pascal MAITRE, photojournaliste, Panos Pictures / VII Foundation / Galerie Polka.
Eugénie MALANDAIN, chargée de mission et de conseil en politiques de l'autonomie et de la santé/santé mentale à l'Uriopss des Pays-de-la-Loire et aidante de sa fille en situation de handicap moteur.
Corinne ROHARD, chargée de médiation et de développement des publics au Musée des Beaux-Arts de Nantes, illustratrice.
Jean-Michel THIRION, responsable de la formation continue et chargé de communication et des partenariats à l'école de photographie CE3P à Ivry-sur-Seine (94).
Caroline VALLEE, directrice de l'EEAP (établissement pour enfants et adolescents polyhandicapés) Parc de la Blordière - APAJH 44 à Rezé (44).